Russie Russie virtuelle

BLAGUES

de l'époque communiste


Histoire vraie qui vaut bien les autres.
Le premier beau-père de Staline, Svanadzé, a été arrêté et condamné à mort. Beria, considérant la qualité du condamné, prévient Staline et lui demande la conduite à tenir.
- S'il reconnaît ses fautes, je le gracie, - répond Staline.
Svanadzé refuse. Toute la nuit on essaie de le convaincre. Au petit matin il refuse encore et on le fusille.
Beria, pas très à l'aise, vient rendre compte au maréchal, insiste sur toutes les tentatives faites pour amener son beau-père à la raison et regrette d'avoir dû appliquer les consignes. Alors Staline, tirant sur sa pipe, hoche la tête et dit:
- C'était un brave.


En 1969, au Congrès international des chirurgiens dentistes, il y eut de nombreuses communications scientifiques de grand intérêt, mais la plus remarquée fut celle de la délégation tchécoslovaque. La nouvelle méthode d'extraction mise au point par les Tchèques présentait en effet deux caractéristiques majeures: la performance technique et l'originalité. Il s'agissait d'introduire l'appareil par le fondement du patient, de le faire cheminer à travers les intestins, l'osophage et le larynx; après quoi, arrivé dans la cavité buccale, le dentiste pouvait sans peine procéder à l'arrachage de la dent malade. La démonstration de la méthode est accueillie par un déluge d'applaudissements, et tous les délégués se lèvent. Tous, sauf un, le délégué soviétique, qui attend impassible la fin de l'ovation et demande:
- Pourquoi prenez-vous le problème à l'envers? Pourquoi ne passez-vous pas directement par la bouche?
- Ce serait effectivement une méthode, - reconnaît le délégué tchécoslovaque, - mais par les temps qui courent, qui ose encore ouvrir la bouche?


Discussion entre un Américain et un Soviétique sur la nature du bonheur.
- Pour moi, - dit l'Américain, - le bonheur c'est quand arrive le vendredi, que je donne un coup de fil à ma femme en lui disant que ma société m'envoie en Europe pour le week-end et que je pars avec ma maîtresse.
- Pour moi, - dit le Soviétique, - c'est quand arrive le vendredi, que j'ai fini mon travail, que je rentre chez moi en prenant tout mon temps et que je fais quelques courses avant d'arriver à la maison. Là, comme j'ai beaucoup marché et beaucoup fait la queue, je me fais un bain de pieds en lisant la Pravda. A ce moment j'entends frapper à la porte, j'entends ma femme qui va ouvrir, j'entends une voix qui demande si c'est bien ici qu'habite Vassili Ivanovitch, j'entends ma femme qui répond que c'est au-dessus, et alors là, je me dis c'est ça le bonheur.


À Moscou, un homme monte dans l'autobus en bousculant les autres voyageurs:
- Pardon, messieurs, pardon, - s'excuse-t-il.
- On ne dit pas messieurs, on dit camarades, - corrige le contrôleur.
- Mais non, les camarades ne prennent pas l'autobus, ils ont de grosses voitures noires.


Alexandre Poliakov est membre du parti communiste. Depuis que, s'étant enivré, il a oublié de se rendre à une réunion de sa cellule, Alexandre s'efforce de se faire oublier. Mais à peine s'est-il risqué dans la rue qu'il rencontre le chef de sa cellule et que celui-ci, furieux, se précipite sur lui et se met à hurler.
- Dis donc, espèce d'imbécile, sombre crétin, pourquoi n'es-tu pas venu à la dernière réunion de cellule?
- Mais, mais, camarade, - bafouille Alexandre, - on ne m'avait pas prévenu. Si j'avais su que c'était la dernière, je ne l'aurais manquée pour rien au monde.


Quelle différence la révolution a-t-elle apportée aux boucheries? Avant la révolution, la boucherie avait une enseigne, sur l'enseigne était écrit le nom du propriétaire, Vassili Ivanovitch, et à l'intérieur, il y avait de la viande. Depuis la révolution, la boucherie n'a plus d'enseigne, sur la vitrine il y a écrit «Viande», et à l'intérieur il y a Vassili Ivanovitch.


Un bouc entre dans un restaurant, s'installe et remarque à quelques tables de la sienne deux boucs qui mangent un chou somptueux. Le garçon lui apporte la carte, mais le chou n'y figure pas. Le bouc montre ses voisins au garçon et réclame du chou mais le garçon lui répond que c'est impossible: le chou est réservé aux boucs du piémont (En russe Podgornyï: piémont)


Un matin, Boris Mikhaïlov reçoit une lettre le convoquant au poste de milice « pour affaire le concernant ». A peine arrivé, il est traîné manu militari devant le chef de poste qui, sitôt l'interrogatoire d'identité effectué, se met à hurler:
- Traître, tu es accusé de menées subversives antisocialistes et d'activités anti-parti. Tu vas en prendre pour vingt ans. Mais je te laisse une chance: j'ai un oeil de verre, si tu devines lequel, je te remets en liberté.
Surpris par tant d'indulgence, Boris Mikhaïlov réfléchit, se concentre et répond:
- Le gauche.
- Bravo! Tu as deviné. Mais, dis-moi, comment as-tu fait?
- Eh bien, camarade, c'était assez facile: j'ai cru y voir une lueur d'intelligence.


En 1976, Brejnev reçut le titre d' «artiste émérite de l'Union Soviétique».
Pourquoi? Pour sa remarquable performance dans son nouveau rôle de maréchal.


Les douze coups de minuit viennent de sonner. Dans la pâle clarté de la lune, au milieu de la grande allée du cimetière, deux tombes s'ouvrent. Les deux morts qui en sortent sont réduits à l'état de squelette mais leurs vêtements sont encore en excellent état.
- Je vois, monsieur, - dit fort civilement un des défunts, - que vous êtes admirablement vêtu. Oserais-je vous demander, à quelle époque vous êtes mort?
- Je vous en prie, - répond le second, - je me suis éteint juste avant la Première Guerre mondiale, les tailleurs étaient alors fort habiles. Mais vous-même, monsieur, votre complet est splendide. Quand donc êtes-vous décédé?
- Juste avant la Seconde Guerre mondiale, les tissus avaient encore beaucoup de tenue.
À ce moment-là, passe un homme décharné, n'ayant plus que la peau sur les os et sur cette peau grisâtre de pauvres hardes raidies par la saleté. Les deux morts l'interpellent:
- Eh! Vous! Monsieur! Oui, vous. Depuis quand êtes-vous mort pour être en si piteux état?
- Taisez-vous, malheureux! Je ne suis pas mort. Je viens de finir mes « trois-huit » à l'usine et je rentre à la maison!


Dans un bar d'une ville d'un pays de l'Ouest, un Américain, un Anglais et un Russe boivent un verre au comptoir tout en discutant. L'Américain explique qu'il a plusieurs voitures: une pour lui, une pour sa femme et une pour chacun de ses enfants, plus une autre encore, en cas de panne.
- Vous êtes un nouveau riche très mal organisé, - lui dit l'Anglais en le regardant froidement. - Moi, je n'ai qu'une voiture, mais une bonne, une Rolls Royce.
À ce moment, l'Américain et l'Anglais se tournent vers le Russe et lui demandent, combien il a de voitures.
- Je n'en ai pas. Et je n'en ai pas besoin: quand j'ai trop bu, la voiture de police me ramène. Quand j'ai vraiment trop bu, l'ambulance me ramène, et si je fais une autre bêtise, j'ai la voiture du KGB.
- Bon, - disent l'Américain et l'Anglais, - mais qu'est-ce que vous avez pour partir en vacances?
- Des tanks.


Un touriste américain passe ses vacances en Yougoslavie. Au cours de ses pérégrinations, il se lie d'amitié avec un autochtone et le rencontre fréquemment pour discuter de leurs modes de vie respectifs. Ils en viennent rapidement à parler de leurs ressources.
- Combien gagnes-tu? - demande le Yougoslave.
- 200 dollars par semaine.
- Et tu dépenses combien?
- 100 dollars par semaine.
- Et que fais-tu du reste?
- Tu sais, nous vivons dans un pays capitaliste, - répond l'Américain, - et dans ce type de pays on ne pose jamais ce genre de questions. Et toi, combien gagnes-tu?
- Par mois, de 1 800 à 2 000 dinars.
- Et tu dépenses combien?
- Au minimum 3 000 dinars.
- Mais, mais, - bégaie l'Américain, - où trouves-tu ces 1 000 dinars supplémentaires?
- Tu sais, ici nous sommes un pays socialiste, - répond le Yougoslave, - et dans les pays socialistes on ne pose jamais ce genre de questions.


Une splendide limousine noire vide entre dans la cour du Kremlin et s'arrête. Kossyguine en descend.


Brejnev va visiter un kolkhoze spécialisé dans la tomate. Malheureusement, les tomates sont rachitiques et très peu nombreuses. Brejnev va alors visiter un kolkhoze spécialisé dans la pomme de terre. Malheureusement, la récolte est mauvaise et de basse qualité. Brejnev va visiter un troisième kolkhoze spécialisé dans la carotte. Malheureusement, les carottes sont grosses comme des radis, et il ne faudrait pas longtemps pour les compter. C'est alors qu'en sortant du troisième kolkhoze Brejnev remarque un paysan qui, dans son petit bout de jardin personnel, cultive de somptueuses tomates, de remarquables pommes de terre et de robustes carottes. S'approchant de lui, il l'interroge sur les raisons d'une si belle récolte.
- C'est que, - répond le paysan, - il n'y a qu'une seule chose qui grossisse vraiment mieux dans la main d'un autre que dans la sienne propre.


Dans le cadre des échanges commerciaux, un groupe d'experts américains se trouve à Moscou. Entre deux discussions d'affaires, ils visitent la ville. Un jour, leur guide les emmène dans le métro. C'est une superbe réalisation avec des halls immenses, des escaliers monumentaux et des fresques grandioses que le guide détaille à plaisir. La visite dure depuis un long moment quand l'un des Américains demande:
- Le métro est-il en grève?
- Mais non, nous n'avons jamais de grève ici.
- Alors pourquoi, depuis que nous sommes ici, n'avons-nous pas entendu la moindre rame?
- Et chez vous, - rugit le guide, - est-ce que vous n'opprimez pas les minorités raciales?


En 1969, plusieurs affrontements armés opposent Soviétiques et Chinois tout au long de la frontière sur le fleuve Amour. Au beau milieu d'un des combats les plus violents, le ciel s'assombrit, le tonnerre éclate et dans les nuées apparaît Karl Marx qui tonne:
- Prolétaires de tous les pays, dispersez-vous!


À la gare de l'Est, deux ouvriers discutent. L'un part s'établir en Union Soviétique, l'autre est venu l'accompagner. En attendant le départ du train, celui qui s'en va tente de convaincre son copain de venir le rejoindre dans la patrie du socialisme, mais son ami, visiblement hésitant, lui dit:
- Écris-moi, dis-moi comment c'est. Si c'est bien, je viens te rejoindre. Mais, - ajoute-t-il après un instant de réflexion, - on va convenir d'un code. Suppose que tu ne puisses pas m'écrire librement, eh bien, tu m'écris à l'encre rouge, comme ça je me méfierai.
Six mois plus tard, il reçoit une lettre d'Union Soviétique. C'est une lettre de son ami, écrite à l'encre bleue. Il y décrit la Russie en termes paradisiaques: tout est superbe et surtout tout y est fait pour le travailleur. Enthousiasmé, prêt à faire ses valises, il retourne la lettre et son attention est alors attirée par un post-scriptum qu'il n'avait pas remarqué:
P.S.: II n'y a qu'une chose qui manque à mon bonheur: de l'encre rouge.


Le maréchal Tito n'a pas réussi à obtenir le prix Nobel de la paix ni en 1972 ni en 1974. Alors l'Académie yougoslave des Sciences et des Arts a proposé à l'Académie suédoise trois autres possibilités:
- tout d'abord, décerner au maréchal Tito le prix Nobel de chimie pour avoir transformé la monnaie nationale en merde;
- ensuite, au cas où l'Académie suédoise ne retiendrait pas cette raison, le maréchal Tito pourrait recevoir le prix Nobel d'agriculture pour avoir semé en Croatie du Nord le blé qui a poussé au Canada;
- enfin, si aucune de ces deux propositions n'était retenue, le maréchal Tito pourrait recevoir le prix Nobel de biologie pour avoir, en croisant un bovidé et un poisson, créé le citoyen yougoslave, qui travaille comme un boeuf et se tait comme une carpe.


Un matin, alors que Brejnev est dans son bureau, un de ses secrétaires entre et lui dit:
- Camarade Brejnev, je m'excuse de vous déranger, mais il y a beaucoup de monde sur la Place Rouge.
- Voyons, c'est normal, - répond Brejnev, - ils viennent visiter le Mausolée de Lénine.
Le secrétaire se retire, mais revient un peu plus tard pour dire:
- Camarade Secrétaire général, je m'excuse de vous déranger, mais il y a beaucoup de monde sur la Place Rouge, et ils mangent.
- C'est normal, - dit Brejnev. - Il est midi, nous sommes le pays du socialisme et de la prospérité, donc ils mangent.
Le secrétaire de Brejnev ressort. Une demi-heure plus tard il revient et dit:
- Camarade Maréchal, je suis désolé de vous déranger de nouveau, mais il y a beaucoup de monde sur la Place Rouge, ils mangent et avec des baguettes.


Ce soir-là, la cellule du Parti a organisé une réunion exceptionnelle pour entendre Vladimir Ivanovitch Gamarnik et Ilia Borissovitch Diakov faire le compte rendu de leur voyage en Europe de l'Ouest.
- Une des choses les plus terribles, - commence Vladimir Gamarnik, - c'est le chômage: à toute heure du jour et de la nuit, il y a une foule de gens qui traînent dans les rues complètement désouvrés...
- Mais la pire des choses, - renchérit Ilia Diakov, - la pire plaie du capitalisme, c'est la pauvreté. Imaginez, camarades, imaginez des kilomètres de vitrines remplies de choses plus splendides les unes que les autres, et les gens sont si pauvres que personne n'achète: il n'y a pas la moindre queue...


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