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Volga et Mikoula

Volga Sviatoslavovitch

Sviatoslav vécut nonante ans,
Sviatoslav vécut et trépassa.
Il laissa un enfant chéri,
le jeune Volga Sviatoslavovitch.
Volga se mit à pousser, à grandir,
Volga voulut faire beaucoup de prouesses:
aller comme un brochet dans les mers bleues,
comme faucon aller sous les nuages,
galoper comme loup gris en rase campagne.
Tous les poissons s’en allaient dans la mer profonde,
tous les oiseaux s’envolaient sous les nuages,
toutes les bêtes s’enfuyaient dans les forêts sombres.
Volga se mit à pousser, grandir
et il se réunit une brave droujina,
trente gars sans un de plus,
Volga lui-même était des trente.
Il avait un propre oncle,
le fameux prince Vladimir de Kiev capitale;
celui-ci lui fit don de trois villes avec leurs paysans:
la première ville était Gourtchevets,
la seconde ville était Orekhovets,
la troisième ville, Krestianovets.
Le jeune Volga Sviatoslavovitch
s’en alla dans les villes pour ses redevances
avec sa brave droujina,
Volga sortit en rase campagne,
il vit en rase campagne un laboureur;
le laboureur laboure ses champs, encourage sa bête,
la charrue du laboureur craque,
et sur les pierrailles, les socs raclent
Volga chevaucha encore un jour,
un second jour du matin jusqu’avant dîner,
avec sa brave droujina
Il rencontra en rase campagne le laboureur,
le laboureur laboure son champ, encourage sa bête,
de bout en bout il trace ses sillons,
quand il est à un bout, on ne peut voir l’autre.

Volga Sviatoslavovitch

Les racines, les pierres il bouleverse,
et toutes les grandes pierres les couche dans les sillon,
le laboureur a une jument Isabelle,
le laboureur a une charrue d’érable,
le laboureur a des traits de soie.
Volga dit ces paroles:
"Dieu t’aide, laboureur,
pour labourer, cultiver, faire ton métier,
pour tracer les sillons de bout en bout!"
Le laboureur dit ces paroles:
"Eh! oui, Volga Sviatoslavovitch!
j’ai bien besoin de l’aide de Dieu pour faire mon métier!
pour tracer les sillons de bout en bout.
Et t’en vas tu loin, Volga, où diriges-tu ta route,
avec ta brave droujina ?"
Volga dit ces paroles:
"Je vais dans mes villes pour mes redevances,
dans la première, Gourtchevets,
dans la seconde, Orekhovets,
dans la troisième, Krestianovets."
Le laboureur dit ces paroles:
"Eh! Volga Sviatoslavovitch!
il n’y a pas longtemps que j’ai été à la ville, avant-hier,
sur ma jument Isabelle,
j’en ai rapporté deux sacs de sel,
j’ai rapporté deux sacs de sel de quarante poudes,
mais les paysans là-bas ne sont que des brigands,
ils demandent des groches comme droit de passage,
Moi, j’avais mon fouet de voyage,
et je leur payai les groches qu’ils réclamaient:
qui était debout est maintenant assis,
qui était assis est maintenant couché."
Volga dit ces paroles:
"Eh! laboureur, petit laboureur!
allons-nous-en ensemble comme compagnons,
vers mes villes pour mes redevances ?"
Le laboureur détacha de sa charrue les traits,
détela de la charrue sa jument,
de sa charrue d’érable,
et il laissa là sa charrue d’érable,
il monta sa jument Isabelle,
ils montèrent leurs bons chevaux, partirent
dans l’étendue fameuse de la rase campagne.
Le laboureur dit ces paroles:
"Eh! Volga Sviatoslavovitch!
j’ai laissé là charrue dans les sillon,
mais non à l’usage des passants à pied, à cheval,
mais pour l’usage du paysan villageois:
ils arracheront la charrue de la terre,
feront tomber la terre des socs,
enlèveront les socs de la charrue,
et je n’aurai plus rien pour faire mon métier.
Envoie donc, toi, ta brave droujina,
pour arracher la charrue de la terre,
secouer la terre des socs,
jeter la charrue derrière un buisson de saule."
Le jeune Volga Sviatoslavovitch
envoie alors deux ou trois bons gars
de sa brave droujina
vers la charrue d’érable,
afin qu’ils arrachent la charrue de la terre,
qu’ils secouent la terre des socs,
qu’ils jettent la charrue derrière le buisson de saule.
Les deux ou trois bons gars chevauchent
vers cette charrue d’érable;
ils font tourner la charrue par le timon,
mais ils ne peuvent soulever la charrue de la terre,
ils ne peuvent arracher la charrue de la terre,
secouer la terre des socs,
jeter la charrue derrière le buisson de saule,
Le jeune Volga Sviatoslavovitch
en envoie une dizaine entière d’hommes
de sa brave droujina
vers cette charrue d’érable.
Ils arrivèrent toute une dizaine
vers cette fameuse charrue d’érable;
ils font tourner la charrue par le timon,
ils ne peuvent soulever de la terre la charrue,
ils ne peuvent arracher la charrue de la terre,
secouer des socs la terre,
jeter la charrue derrière le buisson de saule.
Le jeune Volga Sviatoslavovitch
envoie toute sa brave droujina,
trente gars sans un de plus.
Cette brave droujina,
ces trente gars sans un de plus
approchèrent de la charrue d’érable,
prirent la charrue par le timon, la font tourner,
ils ne peuvent pas soulever de la terre la charrue,
ils ne peuvent arracher la charrue de la terre,
secouer des socs la terre,
jeter la charrue derrière le buisson de saule.
Le laboureur dit ces paroles:
"Eh Volga Sviatoslavovitch!
ta brave droujina n’est pas habile,
ils ne peuvent pas arracher la charrue de la terre,
secouer la terre des socs,
jeter la charrue derrière le buisson de saule.
Vous n’êtes pas une brave droujina,
vous n’êtes que d’inutiles mangeurs de pain."
Ce laboureur, ce petit laboureur
s’approcha sur sa jument Isabelle
de la charrue d’érable,
il prit cette charrue d’une main,
arracha la charrue de la terre,
secoua la terre des socs,
jeta la charrue derrière le buisson de saule.
Ils montèrent leurs bons chevaux, partirent
à travers l’étendue fameuse de la rase campagne.
La jument du laboureur va le trot,
mais le cheval de Volga galope;
la jument du laboureur y va de bon cœur,
si bien que le cheval de Volga reste en arrière.
Volga se met à pousser des cris,
Volga se met à agiter son bonnet,
Volga dit ces paroles:
"Arrête, arrête donc laboureur!"
Volga dit ces paroles:
"Eh! laboureur, petit laboureur,
si cette jument était un cheval,
pour cette jument, on donnerait cinq cent roubles."
Le laboureur dit ces paroles:
"J’ai pris la jument jeune poulain,
jeune poulain je l’ai prise sous sa mère,
j’ai payé pour la jument cinq cent roubles:
si cette jument était un cheval,
cette juments serait sans prix."
Volga dit ces paroles:
"Eh! toi, petit laboureur!
comment t’appelle-t-on de ton nom
et quel est le nom de ton père ?"
Le laboureur dit ces paroles:
"Eh! Volga Sviatoslavovitch!
je laboure le seigle, le mets en meules,
le met en meules et l’emporte à la maison,
l’emporte à la maison, le mouds à la maison;
je racle la drèche et bous la bière,
je bous la bière, abreuve les paysans,
aussi les paysans m’ont interpellé:
"Eh! jeune Mikoulouchka Sélianinovitch!"


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